14 mars 2007

La télévision est morte. Vive l'Hyper-TV !

La télévision traditionnelle est morte
Bien sûr, on ne recevra en France l'avis de décès que très tard : nous avons pris l'habitude d'être légèrement décalés vis-à-vis de ce genre de nouvelles...
Nos bonnes vieilles chaînes hertziennes, qui ont vu avec méfiance, horreur puis opportunité leurs terrains envahis par le câble et le satellite, avaient l'habitude de produire et diffuser des programmes télévisés. Elles en avaient le quasi-monopole, si l'on considère qu'en France elles financent une partie du cinéma...

Oubliez-ça. Les limites qui définissaient la télévision à papa ont explosé.


Bienvenue dans l'ère de l'HyperTV !

  • Nous sommes tous des créateurs potentiels. Une heure de visite sur Dailymotion, Youtube, Revver ou n'importe quel autre portail mêlant vidéos amateurs et professionnelles permet de voir que la différence devient mince, de plus en plus mince... Et dans un univers où chacun peut accéder aux créations de n'importe quel artiste, la qualité et la créativité augmentent avec le nombre de vidéos diffusées, la comparaison, l'émulation...
  • Les coûts de réalisation ont dégringolé. Le format numérique et les prix abordables des PC, caméras, webcam et autres téléphones portables ont chuté. Le tournage, le montage, la production, la post-prod, etc. étaient auparavant des limites infranchissables. Ce sont maintenant des défis créatifs.
  • Les moyens de diffusion sont devenus abordables pour tous. Filmez, déposez sur le web. Un quart d'heure plus tard, la planète est au courant. Faites basculer une élection, choquez ou attendrissez le monde entier, faites connaître vos opinions ou votre marque à tous les internautes, de Johannesburg à Tokyo, en passant par Seattle.
  • Les circuits habituels de diffusion ont explosé. Les chaînes et les grands groupes audiovisuels (les Broadcast Network) n'ont plus l'exclusivité de la diffusion, puisque chacun de leur programmes peut désormais être copié et diffusé sur les différents réseaux. Ils n'ont plus l'exclusivité de la programmation, puisque n'importe quel individu, association, entreprise, parti ou état peut diffuser ses propres contenus et donner son avis sur l'état du monde, en diffusant des programmes dont il est le producteur ou le simple diffuseur. Le public l'a bien intégré, et en profite largement : autour de moi, de plus en plus d'anciens accrocs à TF1, France 2, 3, 4, 5, Arte, Canal+, M6 (j'en oublie...) ne les regardent quasiment plus, préférant se faire leur propre programmation à partir de ce qu'ils ont enregistré, échangé ou trouvé sur les portails vidéos.
Nous sommes tous devenus des créateurs.
Nous sommes tous devenus des producteurs.
Nous sommes tous devenus des diffuseurs.


Et maintenant ? Que va t-il se passer ?
Les Broadcast Network vont râler. Dénoncer avec indignation et larmes au coin de l'œil l'insupportable manque à gagner lié au piratage. Les chaînes vont interdire la diffusion parallèle de leurs programmes via les portails vidéos. Feront des procès. Feront témoigner des acteurs de téléfilm et un acteur de cinéma "engagé". Deux ou trois petits téléchargeurs seront amenés devant le tribunal, pour l'exemple. Les universités continueront d'enseigner un modèle économique de l'industrie de l'audiovisuel, sans réaliser que ce modèle est déjà mort...

Puis un ou deux producteurs regarderont ce qui se passe au Royaume-Uni, aux USA, en Australie... Ils réaliseront qu'un modèle basé sur l'HyperTV est déjà rentable. Voire très rentable... Voire plus rentable que celui de la télé traditionnelle.
Ils feront l'expérience en France, lanceront une chaîne de télé à la carte basée sur les technologies de type BitTorrent (ou un simple site weeb, ou ce qu'il y aura de mieux à ce moment-là), avec des contenus de qualité et des revenus importants. Ils feront la une des journaux tour à tour horrifiés puis séduits... Grignoteront des parts de marchés des chaînes traditionnelles qui se battront pour la racheter.
Puis il y aura une autre chaîne du même type.
Puis une autre.
Puis une autre...

Les chaînes de TV traditionnelles continueront à faire ce qu'elles savent faire le mieux en France, et qui leur rapportent le plus d'argent : le live sportif ou événementiel, et le divertissement.

Les universités réagiront tard et mal, et n'enseigneront ce changement qu'une dizaine d'années après la bataille... Nous aurons loupé une génération de futurs créateurs, producteurs, diffuseurs, qui auraient pu dès aujourd'hui se préparer, anticiper ce changement...

Mais nous y viendrons. Avec certitude.
D'autres y sont déjà...

La TV est morte. Vive l'Hyper-TV !



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