Les petits hollandais n’ont peur de rien
Les petits hollandais n’ont peur de rien.
Et quand on a six, huit ans, on rêve d’être aussi fort que les petits hollandais avec lesquels on nage, sur le bord du lac profond.
Sans titre par tech no logic |
C’était à mon tour d’aller chercher la planche.
Qui était très loin.
Mais je ne comprenais pas le hollandais.
Si ça avait été le cas, j’aurais entendu les avertissements de mes petits camarades, et je n’aurais même pas essayé.
Je me souviens juste de la panique.
L’immense panique et le sentiment d’être seul au monde quand j’ai réalisé qu’il n’y avait plus rien sous mes pieds.
J’essayais de lever les bras pour avertir quelqu’un, mais plus je m’agitais plus je sentais mon corps s’enfoncer et fondre dans l’eau.
Quant à crier, je savais instinctivement que ce n’était pas une bonne idée.
D’abord à cause de l’eau, froide, épaisse, que je commençais à avaler par goulées de plus en plus grandes.
Ensuite parceque moi, le hollandais, je ne savais pas le parler.
Ma dernière image avant le grand noir fut celle de mon père, qui regardait dans ma direction.
La suivante fut celle d’un pompier, dans un camion qui roulait très vite, qui me regardait en disant quelque chose.
Quelque chose que je ne comprenais pas.
Ca devait être du hollandais...